Le café est la première denrée agricole échangée dans le monde ainsi que la deuxième matière première la plus vendue après le pétrole. Ainsi, il est évident que les grains de café sont une source de richesses pour de nombreux pays producteurs. En effet, certains pays se reposent sur la caféiculture pour dynamiser leur économie et aider au développement d’infrastructures par exemple.
La Tanzanie est un petit pays producteur à côté des grands noms de la caféiculture comme le Brésil par exemple. Avec moins de 1% de la production mondiale, ce pays africain a su se faire une place par rapport à ses voisins. Grâce à ses 400 000 familles impliquées dans l’industrie du café, la Tanzanie se place comme 4ème producteur africain.
Histoire du café en Tanzanie
Située sur la côte africaine côté océan Indien, la Tanzanie profite d’un climat tropical créant des variations de températures conséquentes. Le café a été introduit au cours du 16ème siècle par l’Éthiopie, la culture se limite pendant de nombreuses années à la production de robusta dans la région du lac Victoria.
On trouve uniquement des cultures d’arabica à la fin du 19ème siècle, suite à l'introduction de grains de café par les colons et missionnaires européens. À la même période, la colonisation allemande va jouer un rôle dans l’évolution des modes de cultures et va étendre les zones de production au Nord du pays. En particulier dans la région du Kilimandjaro, les sols sont favorables à la culture du café : l’arabica est plantée dans les hauteurs tandis que le robusta dans les terres basses. Après la Première Guerre mondiale, les Britanniques prennent le contrôle du lac Tanganyika. Au cours de cette période, on va apercevoir une accélération de l’implantation de la caféiculture par le biais de lois agraires (= lois permettant la division des terres ou réglementant la classe agricole.)
Cependant, dès les années 1920, les producteurs de café décident de se mobiliser et de se lever contre les planteurs européens. Ce mouvement va permettre une meilleure reconnaissance des droits des producteurs mais également de meilleures conditions de travail. En 1925, la Kilimanjaro Native Planters Association voit le jour afin de définir les symboles du mouvement coopératif et nationaliste. L’objectif de cette coopérative est de défendre les intérêts des producteurs auprès des planteurs européens mais également des commerçants indiens souhaitant acheter des grains de café. En 1932, elle connaît une refonte au niveau du nom et devient la Kilimanjaro Native Co-operative Union.
À partir de 1948 et jusqu’en 1961, de plus en plus de coopératives voient le jour mais également on retrouve une multiplication par six des membres des coopératives. À cette même période, la région du Nord connaît une croissance économique suite à la hausse du prix du café au niveau mondial. En 1961, la Tanzanie gagne son indépendance et le gouvernement a pour ambition de doubler la production nationale. Pour se faire, l’ensemble des régions sont investies. Toutefois, dans les années 1970, les producteurs rencontrent des difficultés et n’arrivent plus à suivre le rythme et les souhaits d’augmentation de production. Ainsi dans les années 90, le gouvernement déploie des réformes et privatise les exportations de café afin de permettre aux producteurs de vendre directement leurs grains de café.
Production de café en Tanzanie
La Tanzanie produit 70% d’arabica et 30% de robusta en moyenne. Malgré sa petite production, ce pays a su se faire une place auprès des autres producteurs grâce à la qualité de ses grains. Cette particularité s’explique en grande partie grâce au tissu des petites productions cultivant sous le principe de la polyculture paysanne et du climat chaud du pays.
Les principales cultures d’arabica se trouvent dans la région d’Arusha (secteur du Kilimandjaro) , de Mbeya et de Mbinga. Tandis que le robusta est principalement produit dans la région de Kagera. Cependant, vous pouvez trouver d’autres régions secondaires dans l’ensemble du pays.
Caractéristiques du café tanzanien
Comme dans de nombreux pays producteurs, en Tanzanie, on trouve de nombreuses variétés de café : Bourbon, Ruvuma, Chagga ou encore Utengule. Cependant certains cafés sont plus connus que d'autres et on su se faire une place sur le devant de la scène : l’hybride N 39, la variété KP 432 ainsi que les variétés Kent K7 et K9.
Cependant une variété en particulier fait parler d’elle grâce à une particularité : la variété Peaberry qui est née d’une dégénérescence de l’arbre. En effet un seul fruit est fertilisé lors de la croissance de l’arbuste alors que normalement les grains de café se forment en paire l’intérieur des cerises. Cependant, les grains vont être plus petits, ovales avec une fente située au milieu. Les grains de Peaberry sont sélectionnés lors du tri pour être vendus en grade spécifique. Généralement le café tanzanien met en avant des saveurs florales et fruitées pour ravir les babilles des consommateurs.